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Sujet : 29 avril 2016 : Poupet-Baume les Dames

Bon, ben puisque notre célèbre statue capillaire bourguignonne elle-même nous dit que le plaisir qu'on tire d'un vol surpasse largement sa valeur en kilomètres parcourus, toutes les raisons sont réunies pour vous encourager à reproduire ce magnifique vol de ... 63 km (avec un seul point de contournement !) qui surpasse bien évidemment en nombre de photos prises les 236 km de Guigui le même jour, et le nouveau record de France de 411 km d'hier !!!

Récit d'un cross à taille humaine : (pour pilote pas trop chevelu et surtout respectueux de ses obligations familiales … et là, je parle de vous, hein, pas de moi !)

Jeudi 28, Guigui et Max nous narguent depuis le Chablais, les petits d'jeun's du club enquillent les km jusqu'à Métabief, et le week-end s'annonce complètement pourri ... (mais beaucoup moins que ce qu'il sera finalement !!!)
Vendredi matin : un poil de vent mais ça devrait le faire, c'est décidé, je queute le boulot, tant pis pour lui, il avait qu'à pas m'emmerder !!!
Arrivée vers 13h à Saint-Thiébaud où une aile (inconnue au bataillon) tente un départ très bas avant de disparaître derrière By dans un thermique couché peu encourageant. Montée au déco avec Alex  pour retrouver les crosseurs du jour qui ne semblent pas vraiment enthousiasmés par le vent de sud/sud-ouest un poil trop fort au goût de tout le monde ...
S'ensuit une formidable séance de démotivation de groupe où je me demande même si je ne vais pas retrouver ce charmant bureau qui, lui, au moins, a l'extraordinaire avantage de ne pas m'infliger ses humeurs météorologiques.
Les premiers décollent ... et zérotent devant le déco sans trouver la moindre ascendance digne de ce nom. Bon, ben maintenant qu'on est là, autant tenter quelque chose ...
Un bon quart d'heure à enrouler des départs de thermiques inexploitables, à en profiter pour aller voir devant ... pour ne finalement rien trouver (n'est-ce pas Boris !), revenir dans la pompe ... si bien que le premier truc un peu sérieux que je trouve (il est déjà presque 15h00, je suis à 1100m, autant dire que la journée est fumante !!!), je craque et je me jette sur Ivrey en espérant trouver mieux, avec comme solution de repli By qui devrait quand même donner un peu, et comme ultime recours … la route de la Chapelle qui ne marche pas trop mal au niveau stop !!!
Je grapille finalement 100m sur Ivrey pour me retrouver à 1000m (c’est la fête !), j'en reperds 300 en transitant sur By en pensant même aller poser tellement je trouve ça pas très sympa en l'air (la séance de psychotage au déco n'y étant pas pour rien ...), et c'est finalement à moins de 700m d'altitude, en jouant mes dernières cartouches vers la sortie de By pensant que les thermiques sont poussés vers le nord (en réalité, pratiquement à la verticale de By) que je trouve enfin de quoi commencer à imaginer pouvoir voler aujourd’hui !!!
Sortie du thermique à 1600m à 15h20, il faut parfois savoir être patient quand on vole au Poupet !!!
Un coup d'oeil en arrière me permet de me rendre compte que d'autres n'ont pas tardé à craquer aussi. J'aperçois ce que je crois être l'aile de Simon (c'était bien lui) qui est parti plus à l'est en direction de Cléron, assez confortablement perché, pendant qu'une autre aile essaye de se sortir du piège de By. Cette option sur le plateau ne me tente guère et je préfère profiter des avant-reliefs du premier plateau.

Je n'ai encore jamais vraiment crossé en sud, c'est l'occasion de tenter de survoler Baume les Dames (vu que je me permets de faire des reproches à Tom sur ses cheminements, vaudrait mieux que je ne me rate pas aujourd'hui !), voir Montbéliard si les conditions s'améliorent un peu en fin de journée. Transitions sans trop de difficultés jusqu'à Besançon en survolant la crête droite de la vallée de Quingey (en redescendant quand même sous les 1000 vers Pessans). Thermique à Larnod (notez-le, j'ai l'impression qu'il est quasi-systématique, autant en sud-ouest qu'en nord-ouest) où j'aperçois des ailes étalées au déco de Planoise mais personne en l'air. Je passe à l'aplomb de l'entrée de la citadelle en visant les Clairs Soleils (derrière Brégille) qui semblent parfaitement alignés dans le flux de vent et baignés par le soleil (d'où le nom, sans doute ... z'étaient pas cons, ces anciens !). Bingo, plaf du jour à 1700 en décalant sur Montfaucon, où je passe trop tôt pour bénéficier de la compagnie de Julien et Romain qui y décolleront un peu plus tard (à noter : Montfaucon : déco sud-Ouest ... ???)
A partir de là, je décide de suivre la crête de la vallée du Doubs, sans vraiment comprendre de quel côté m’appuyer en cas de point bas puisque celle-ci doit (d’après mes tentatives hasardeuses de réflexion aérologique) s’aligner parfaitement avec le vent météo du jour, mais au moins, ça semble collecter les thermiques que je croise de temps en temps. Jusqu'à Baume les Dames, ça ira (noter le thermique de Laissey qui, pareil, semble assurer une permanence quotidienne), mais je suis tellement attiré et persuadé qu'à Baume, ça va remonter sans soucis (cette belle cuvette au soleil ne peut que donner un +5 !), que je néglige mon altitude avant d'y arriver, et surpris de ne rien y trouver de concluant, je traverse sans attendre ni réfléchir en pensant trouver ce qu’il faut derrière. Il est trop tard pour rattraper cette incompétente initiative et je pose un peu plus loin dans un ciel un peu lavé qui ne laissait rien espérer de beaucoup mieux, mais qui aurait sans doute pu m'emmener un peu plus loin !!!

La France étant une légendaire terre d’accueil, les quelques véhicules croisés dans cette vallée perdue auraient certainement eu l’amabilité persistante de me faire comprendre que j’étais suffisamment bienvenu ici pour me laisser mourir tranquillement sur le bord de cette petite route sans jamais oser s’arrêter de peur de me déranger, si un camionneur bulgare n’avait interrompu cette quiétude champêtre en s’arrêtant amicalement (enfin, c’est ce que j’ai compris à sa tête parce qu’il ne parlait qu’allemand … et allez déceler de le moindre soupçon d’amabilité dans l’expressions de cette langue !!!) pour me déposer à Baume les Dames avant d’emmener son chargement au pays de Platon et de Demis Roussos (rien à voir, mais c’est comme pour les thermiques, vaut mieux ratisser large pour ne pas manquer sa cible !).

Enfin, dernier avantage de cet itinéraire aussi aérien que fluvial, figurez-vous qu'il est aussi ferroviaire !!!
Si, comme moi, vous ne disposez pas d'un physique à faire ralentir les voitures et que vous n'avez pas envie d'emmener un matelas gonflable avec vous (d'autant plus que vous profiterez du sens du courant !), vous suivez néanmoins la ligne SNCF Belfort-Lons dont vous trouverez les horaires ici-même :
Tronçon Belfort-Besançon
Tronçon Besançon-Mouchard

Pour être en parfait accord avec le préambule de cet article, dernier départ de Belfort à 18h36 (ce qui peut faire un peu juste les bonnes journées …), sinon, 20h36 en passant la nuit à Besançon (où les adresses de chambres d'amis ne manquent pas !)
Vous n'avez donc plus aucune excuse, vous pouvez partir en cross vers le nord en toute décontraction !!!

La trace : http://parapente.ffvl.fr/cfd/liste/2015/vol/20185274

Il faut bien avouer que ce début de vol m'a un peu découragé de sortir l'appareil ce jour-là, d'autant plus que ce dernier nécessite apparemment un petit réglage au niveau des couleurs, mais j'en ai quand même fait quelques unes pour ceux qui préfèrent ça aux traces :
https://picasaweb.google.com/1006607490 … 8639302866

On m'appelle Hoover ... comme les aspirateurs !