Puisque je suis directement concerné par cette "injonction" électronique (le pauvre ébourrifeur n'y est pour rien, lui !), je me permets de répondre, en toute courtoisie et sans animosité (bien que j'ai toujours du mal à m'abstenir d'une ironie de façade destinée à masquer maladroitement la miséricordieuse destinée qui est la nôtre), afin d'éclaircir quelques points qui me semblent devoir l'être.
A vrai dire, je m'étais promis d'en discuter directement avec toi, mais, comme les conditions météo et les vacances n'ont pas favorisé une rencontre plus tôt, je poursuis ici-même un dialogue malencontreusement engagé sur les rails d'un énervement irraisonné.
J'avoue que j'avais été un peu surpris sur le moment par ta réaction que me semblait d'une part, exagérée, et d'autre part, légèrement empreinte de condescendance.
Pour en revenir aux faits, je suis entièrement d'accord sur le fait que ce "petit triangle de verdure" n'est pas un atterrissage officiel. Je confirme également que mon posé n'était pas un "vachage" miraculeux, mais un simple exercice de précision (répondant, je l'avoue à un défi audacieux). Je regrette également d'avoir légèrement caressé (sans séquelles, heureusement) le cerisier qui en balise l'accès.
Concernant la propriétaire du terrain, je la remercie de s'être préoccupée sans délai de ma santé et l'admire même du calme réconfortant dont elle a animé notre brève rencontre.
Ce que je regrette, c'est ton intervention qui n'avait pas spécialement lieu d'être (puisque la propriétaire était sur les lieux et pouvait elle-même me faire part de son éventuel désaccord) et dont les termes n'étaient pas vraiment appropriés.
Je reconnais que le survol de cette propriété (et non de la maison !) est soumis à l'autorisation du (ou de la) propriétaire et que tu es suffisamment proche de celle-ci pour te permettre de nous faire part de ses sentiments. Je veux bien croire que c'est un peu dérangeant pour elle et qu'elle a fini par se ranger à cet avis, mais ça n'était visiblement pas encore le cas au moment où tu as décidé d'intervenir.
Tu es parapentiste et tu connais parfaitement les risques inhérents à ce sport et le plaisir que chacun de nous en tire. Toi, plus que les autres, est capable d'analyser le risque réel (et finalement assez limité) d'une telle tentative et d'en déduire qu'un endommagement de la maison est quasiment exclu. Ainsi, le risque matériel et humain n'est pas plus élevé dans ce cas que dans le cas d'une repose au déco-ouest (que nous pratiquons tous) un dimanche après-midi par beau temps, au milieu des parapentistes et des touristes.
J'en viens donc à l'argument fatal que tu as utilisé sur le moment, je te cite : "nous, nous le faisions à l'époque mais vous n'êtes plus capable aujourd'hui de faire ça".
Nous n'aurions donc rien inventé (c'est normal, la bêtise est universelle et intemporelle !). Et mis à part le fait que ton argument de sécurité vole en éclat ... il semble que le niveau des parapentistes baisse d'année en année jusqu'à atteindre un niveau proche de zéro.
Le parapente a cela d'extraordinaire qu'il permet à chacun de voler à son niveau (parfois au-delà, c'est vrai) en se faisant plaisir, en conservant la responsabilité de ses décisions et en décidant soi-même de son niveau de progression.
Je te confirme que j'étais parfaitement capable de le faire ... puisque je l'ai fait. Ton expérience est inestimable, et j'ai plaisir à en profiter lors des trop rares conversations auxquelles je peux assister. Mais si tu considères que le niveau baisse, tu as les meilleures armes et toutes les connaissances nécessaires pour remédier à ce problème en les partageant. Sinon, ne t'étonnes pas que nous essayions d'acquérir notre expérience par nous-même, comme peut-être tu l'as fait toi-même avant nous.
Pour finir, chacun de nous a ses défauts et il nous est nécessaire de vivre avec ceux des autres, sans s'énerver. Une bière nous aurait permis ce soir-là d'en discuter calmement.
La prochaine fois (parce que je m'interdis totalement de te jurer que je ne le referai pas, j'y peux rien, c'est plus fort que moi ! certainement ma phobie de la loi et de l'ordre ) ou même à une autre occasion, c'est moi qui te l'offrirai. Ce n'est pas pour t'énerver que je dis cela mais bien parce que la convivialité doit rester de mise, en toute circonstances et quoi qu'il arrive.
Par respect pour la propriétaire, je tiendrai évidemment compte de cette requête, tout à fait justifiée. Mais je voudrais simplement être certain qu'elle provient d'une gêne sincère et pas d'un excessif (et inconscient) ressentiment que le ton professoral que tu as employé sur le moment n'a pas réussi à masquer.
Si je me trompe, que tu m'en excuses et à bientôt au Poupet pour la bière que je t'ai promis.
On m'appelle Hoover ... comme les aspirateurs !