En route avec Cédric et Paul direction le Poupet (merci à vous deux !), après avoir laissé ma voiture à l'atterrissage de Besançon (la prochaine fois, c'est pour moi),nous discutons de toutes les péripéties de notre sport en compétition. Ce qui est sûr c'est que la planète parapente est au courant !
Puis nous en venons à des sujets plus légers, retraçant les superbes moments que j'ai pu vivre pendant ce mois ensoleillé. Et eux de me dire... que ça n'a pas beaucoup volé par ici. Du coup, ils sont surmotivés ! Ca tombe bien, moi aussi !
Tout juste arrivés sur le parking, de petites formes blanches dans le ciel commencent à nous énerver tranquillement ! Nous ne sommes pas dans le timing, nous sommes LE timing !
Le déco sud-est nous offre une bonne brise de face. Le temps de se préparer, et me voilà en l'air.
Après un tour sous la croix, je trouve finalement le thermique sur l'éperon à gauche du décollage. J'avais oublié comme les gros gants sont une gêne pour le pilotage. Mais je m'en accommode.
Après m'être décalé sur le déco sud, me voilà à 1800 mètres, au nuage ! Je nettoie un peu l'écran du Compass pour être sûr... Apparemment, lui, il l'est !
Je file donc direction Nans-sous-saint-Anne... J'ai bien une petite idée derrière la tête (comme un petit tour des sites du coin...) ! Cédric suit mais choisit une option plus poussée par le vent, que je ne sens pas car elle ferme certaines options.
Quelques bulles par-ci par là me redonnent 100m de temps en temps, mais surtout je trouve de belles lignes très porteuses que me conduisent avec douceur où je pense atteindre de nouveau le plafond. Même si pour le moment, la zone est bleue...
Mais le cum se forme à mon approche. Pile dans le timing ! Avec les buses pour me le centrer (d'où l'importance de bien ouvrir les yeux) ! Et quel thermique, je m'envole à 3m/s vers le confort des barbules.
Une fois en transition, j'ai tout le temps d'en prendre plein les pupilles : les Alpes françaises et suisses m'offrent un spectacle incroyable dans ce ciel bleu électrique, chaque montagne comme un iceberg dans cet océan de légèreté, où les valeurs sont inversées. Bas en haut, haut en bas. Comme un mois de mai en février, un printemps en hiver.
Mais je suis tiré de ma contemplation par mon altitude qui commence à diminuer, vite, trop vite, à l'approche d'Amathay, à l'ouest, sur la crête. A l'entrée de la forêt de Grange Maillot, je trouve un premier thermique qui me lâche à 1450m. Des buses me dépassent et vont chercher une pompe plus loin, dans laquelle je distingue une de leur camarade, un peu trop loin pour moi...
Je m'escrime dans mon bout de thermique avant de me rendre à l'évidence. Je m'engage dans une partie de vol moins facile...
Je glisse inexorablement vers le château de Grange Maillot, confiant tout de même dans mon choix (à vrai dire, moins confiant niveau récup'...) de rester du côté sud-est de la crête (si vous riez, c'est que vous êtes alpin...).
La confiance ne faisant pas tout, mon cas devient critique, et j'ai beau observer l'achitecture XIXème dudit château, je suis un peu tendu. Mais enfin, à un peu moins de 100m/sol, je touche les premiers bips salvateurs...
Je dérive mon thermique au-dessus de la combe de Bollandoz. Une fois de plus, il me dépose aux alentours de 1450m. Aujourd'hui, sans cum au-dessus de la tête, je comprends qu'il est impossible d'espérer mieux, probablement à cause d'une petite inversion.
Je me retrouve donc sur le plat (ce qui m'inquiète vu les litres d'eau qu'il est tombé dernièrement), essayant de rejoindre bon an mal an, la vallée de la loue pour me remettre du gaz sous les pieds.
Le plat n'est finalement pas si mauvais et je peux me laisser glisser dans des 0,8/0,9 m/s, plutôt bienvenue comme aide !
Enfin, la vallée de la Loue s'étend sous mes pieds et Echevannes me temps les bras. J'y fonce. Et je constate tout de suite que les brises thermiques ont du mal à prendre le dessus sur le vent d'est tout de même présent. Je monte donc de manière décousue, dans une sorte de phénomène confluant, mais sans dépasser de nouveau les 1500m.
Je mets donc les voiles vers Ornans. Mais deux choix s'offrent à moi : un passage par les avants reliefs, ou une incursion dans les combes proches du plateau.
Attiré par les cums, je choisis le deuxième, avec l'appui de la rencontre des différents flux sur le plat séparant chaque combe qui me gratifie de belles finesses.
C'est alors que le monstre me happe, dans une combe bien déventée, et me hisse à 2000 mètres dans un 4m/s intégré qui laisse rêveur, si large et puissant. J'ai tout loisir d'apprécier une nouvelle fois les Alpes, les boucles de la loue, les reflets dans les champs inondés, les cumulus qui marquent un retour (presque) gagné à l'atterrissage de Besançon, dans cette luminosité si particulière de Février (!). C'est dingue...
Je me fais donc de petits plaisirs : ajouter un site de plus à ma visite du jour, Montfaucon, où le thermique me remonte 1600m. Mon ticket pour le survol de Besançon, dont la citadelle (ainsi que le centre ville) est un véritable petit bijou vu d'en haut. Le Doubs est gonflé à ras bord, un peu trop chargé de boue pour mettre en valeur un cadre presque idyllique.
Je n'ai plus qu'à me laisser glisser doucement vers le site sud-ouest, où les bisontins papotent. Un thermique me fait ses honneurs, je ne demande pas mon reste et repars pour un dernier regard sur les remparts de la ville...
Home sweet home !