Sujet : Posé au sommet du mont blanc!
Ça y est, j'ai posé sur sommet du mont blanc.
Presque une semaine que, sentant les conditions propices arriver, je préparait secrètement mon vol. Ce n'est que 2 jours avants que j'apprends qu'un nombre impressionnant de compétiteur et crosseurs sont sur le coup, je ne serais pas seul.
Samedi, veille du grand jour je fait un tour par l’hôpital de mâcon à cause d'un petit problème de santé passager qui me pompe pas mal d'énergie, c'est pas le moment! On me prescrit des médocs et 10 jours de repos... tant pis pour le repos.
Dimanche midi au déco du Brévent on est au moins 150 pilotes avec la même idée en tête et il doit y en avoir autant au déco de champex (coté Suisse). Les premiers partent un peu avant 13h mais je ne me presse pas et préfère attendre un max de convection ; en plus ce n'est pas une compète et je n'ai pas envie de voler en grosse grappe ou de tirer la bourre mais plutôt de profiter du vol.
Je décolle vers 14h, l'aérologie sur le site est teigneuse et il est difficile de monter franchement haut, en avançant plus au sud ça s'arrange. Je suit le plan de vol que j'ai préparé sur les cartes, ce qui me permet d'éviter durant tout le vol la zone interdite de survol en juillet août.
Tout se déroule à présent mieux que je le rêvait, les pompes sont là ou on peut s'attendre à en trouver, plus saines qu'en début de vol et, suivant la crête de bionnassay je monte par palier. La vue est de plus en plus belle, je croise des cordées d'alpinistes, des crevasses, des glaciers et le sommet se rapproche. D'ailleurs j'aperçois des ailes au dessus,t ça me surmotive. J'assure mes pleins jusqu'au dernier, qui me permet d'arriver un peu plus haut que le sommet. C'est magnifique et impressionnant le nombre de pilotes posé et en vol. On doit etre une cinquantaine ! Un vent météo de sud 10-15km/h est arrivé, c'est idéal, du coup ça tient en dynamique. Je me fait plaisir en faisant quelques waggas (la dune du pyla sur le toit de l'europe!!!) repère les crevasses plus à l'ouest de la foule puis pose sur cette pente sud au milieu des autres à un vingtaine de mètres en aval de la crête. Vingts mètres abrupte avec l'aile sur le dos à presque 5000m, et bien je peut vous dire que ça détend, j’étais sec !
Là haut il y avait une ambiance de bisounours, tout le monde heureux avec le sourire jusqu'au ciel, la vue est somptueuse, c'était génial mais dans mon état au bout d'un bon quart d'heure je retourne dans ma sellette. L'altitude et son manque d'oxygène fait son effet et mon crane commence à se serrer.
Grâce au petit vent de sud et à la pente raide le déco face à l'Italie est une formalité, même si il faut courir quand même plus car l'air est moins porteur. Je cherche un thermique afin de revoir le sommet du haut avant de repartir et me retrouve à enrouler avec une oméga jusqu'à 5250m, c'est hallucinant, j'ai l'impreessiont de voir toute la chaine des Alpes ! Il y à aussi une grosse inversion vers 1600 qui nous empêche de voir ce qu'il y a dessous.
Il est temps de rentrer en faisant le plus grand plouf de ma vie ! Descente contemplative ou je reprend le même itinéraire, toujours pour éviter la ZRT. Je réalise vraiment ce qui vient de se passer en passant au dessus du Prarion et hurle tout seul dans mon casque, l'euphorie. De retour au dessus du déco du Brévent je suis encore haut (2800m si mes souvenirs sont bons), wings overs et 360 pour finir de se scotcher puis je pose à l'attéro du bois du bouchet à Chamonix. HEUREUX !!
A plus sous un cumulus... .. .