Récit des 106 kms.

Du bleu, du point bas et du T.E.R…

Vendredi 6 mai était une journée annoncée avec une bonne masse d’air en Sud selon le bulletin alors le rdv est donné la veille au soir avec Léo, vers midi à Savigny.
En arrivant on se dit que ça n’est pas gagné car il n’y a pas de barbule, pas une nuelle en vue… dommage, il va falloir jouer dans le bleu. En plus l’air qui vient frapper nos visages nous semble un peu trop violent par moment pour nos chiffons. Malgré les accalmies on décide d’aller plus bas dans le champ, là…  ce n’est pas décollable, il n’y a rien. On ne va quand même pas faire un tas dans le champ alors qu’il il y a de beau cycles au déco! On remonte, les deltistes arrivent, c’est bon ça, ils vont pouvoir se mètrent en l’air et on verra bien si c’est ok pour nous. On se prépare tous ensemble. Thierry décolle suivi de Philipe, finalement ce n’est pas fort. Je décolle à 14h suivi de Léo (qui manie sont aile avec des doigts de fée, il est beau à voir voler !). Après un quart d’heure à zoner dans les parages sans prendre plus de 150m je vois une buse sur la crête 1km à l’ouest du déco, je la montre à Thierry qui est juste à coté de moi et fonce dessus ; ça y est ça enroule, Thierry me rejoins et fait de même. C’est un bon +3m/s intégré, je le décale et Léo qui est à la crête se prend lui aussi le cycle. A 1500m la pompe s’essouffle, je suis juste derrière le déco, au dessus des lignes. Toujours pas de cums mais bon ça se tente.. en plus Léo est en train d’assurer lui aussi son plaf. Je pars dans l’axe direction Blaisy. Ca dégeule et je ne trouve pas le thermique espéré du coup, point bas je continue et fait quelques tours dans une merdouille à 400m sol près des éoliennes alors que Léo juste derrière a, lui, trouver la pompe de blaisy, la rage ! J’essaie donc de remonter un peu face au vent pour choper son ascenseur mais rien, demi-tour, retour sur le plateau vers Trouhaut, point bas à moins de 200m/sol. Ca redonne sur la 2ème ligne d’éoliennes mais ce n’est pas aussi généreux que le thermique de départ, en tout cas on se retrouve avec Léo (excellent !!) vers 1200m et on enroule ensemble une centaine de mètres puis ça s’essouffle et se coupe vers Bligny le sec. Je pars au Nord en visant une petite combe/crête mais ça dégeule fort, le thermique ne devait pas être finit et on se fait appuyer sous le vent, Léo me suis mais on intègre du -3m/s. J’arrive sur la petite crête, point bas ! 250m/sol je trouve une bulle qui me maintient à la même altitude et la décale. Léo arrive un peu plus bas et pose, dommage. Je reste concentré sur ma mini bulle qui me hisse difficilement à 0,1m/s en moyenne, au moins ça me fait avancer et comme je suis bas.. vive le vol de plaine ! Je continue comme ça pendant plus de 3kms puis ça s’organise un peu et je remonte à plus de 1500m vers Chanceaux, je croise un gros oiseau (le transal de notre chèèère BA102), ça ne veut toujours pas monter plus haut, je file dans l’axe du vent. Je vise l’abord d’une petite crête orientée à l’ouest et remonte presque à 1300m. Ensuite, ça dégeule et point bas à Quemigny /seine à 150m/sol, je commence à être abonné. Cependant la seine coule dans une petite vallée avec des faces Sud-ouest donc je décide de lâcher le vent pour cheminer là-dessus, ça devrait bien donner quelque chose. Durant la progression je reste bas en enroulant les bulles que je croise puis boum, thermique à Bellenod sur Seine. Je remonte à plus de 1400m et traverse la 1ère foret puis vers Buisseau  je rechope un truc sur une pente Sud que je dérive jusqu’à 1340m et qui, surtout, me permet de passer la 2ème foret. Bon maintenant, passons aux choses sérieuses, je m’attaque à la Foret de Chamesson, plus de 7kms d’arbres et je ne suis pas très haut, mais bon, la journée à l’air belle... Je ne fait que descendre jusqu’à 500m/sol ou je retrouve une pompe derrière une coupe de bois et un champ dans une trouée, du +2m/s qui me fait passer le reste de la foret tranquilou et me lâche à 2000m, enfin, je suis haut ! Cap sur Chatillon sur Seine ou je remonte à 2181m, c’est le max du jour, là je respire et fête ça en mangeant une barre de céréale (je n’avait pas mon pénilex, dommage, j’aurais bien arrosé les champs en cette sèche période !). Je reprend l’axe du vent en longeant la vallée de la seine (comme 10 jours auparavant pour les 124bornes) et entre dans l’Aube. Je me retrouve à 200m/sol vers Landreville et enroule tout ce que je trouve. Les vignes donnent un peu mais le soleil est descendu dans un voile épais et n’est pas près d’en sortir, j’enroule tout ce qui passe pendant 4 kms et me maintient entre 200 et 300 m/sol. Ca redonne vers Ville sur arce au dessus des vignes sous le vent d’une colline, du +1,5m/s jusqu’à 1250m. Devant moi la foret d’orient et son lac que je décide de passer par la droite. Je passe au dessus de l’A5, arrive au dessus de Vandeuvre sur Barse à + de 200m sol et aperçois une gare, il est 18h passée, le soleil est derrière son voile, demain réveil à 6h pour la compète d’aiguebelette  alors je prend le temps de choisir mon attéro qui sera un beau champs plat et dégagé à la sortie nord du village face à un petit vent de 10km/h de sud, juste à l’entrée de la foret. Je vais voir un monsieur qui tond la pelouse sur son petit tracteur pour lui demander ou l’on est, non seulement il me répond mais en plus il va chercher sa voiture pour me poser à la gare. 18h30 à la gare, heureux je prends mon billet pour 2 TER successifs qui me déposeront 5 heures plus tard à Dijon. La vie est belle, c’est un peu long mais au moins j’ai de quoi refaire mon vol en entier et plusieurs fois. En rentrant je déclare le vol à la CFD qui m’annonce 106 kms, presque 20 de moins qu’il y à 10 jours mais je suis vraiment super content car vu les conditions, les points bas et l’absence de cums je n’aurait jamais pensé aller aussi loin. Putain de printemps, je vais vraiment me mettre à aimer les flux de sud. Ce qui est sur c’est J’AIME le vol de plaine et qu’il faut y croire, tant que t’es pas posé t’es en vol !

        A plus sous un cumulus… .. .

Dernière modification par guigui (10-05-2011 15:54:54)