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Sujet : Championnat de France 2010, Chablais: Mental et engagement !

"Championnats de France 2010, Chablais: mental et engagement !


Moi qui me faisait un plaisir de participer à ces championnats... quelle déception !
Déjà le vol d'entraînement du vendredi à Samoëns m'avait mis dans l'ambiance: thermiques tordus et turbulents, massif tourmenté, stabilité de basse couche et surtout forte brise. Jamais je ne m'étais fait démater autant en posant !
A l'attero, avec Joën, on s'est tout de suite dit qu'il y allait y avoir du spectacle ! Ca n'a pas manqué...

Lundi matin, c'est parti ! Le saut dans le grand bain ! 150 pilotes sont prêts à en découdre ! Nous montons au décollage Sud-est des Gets. Les dusts nous accueillent chaleureusement ! Trop sympas ceux là... Mais c'est toujours comme cela paraît-il !
Dès le décollage, il faut être dedans ! La brise lèche la pente et ne permet pas de tenir. Je sors tout de suite le bon thermique qui me sort bien haut, au nuage.
Bientôt la grappe s'agrandit au fur et à mesure que tout le monde monte. Mais déjà les incidents commencent: une pilote au déco touchée au cervicales, et une autre pilote posée en décrochage à l'attero. Le ton de Simon qui signal l'impact à la radio ne me rassure pas, il a l'air très inquiet et choqué. Déjà mon mental prend un coup et je sais être perméable au stress. Je baisse le volume et reprends la course.
Mon start est bon et le raccrochage de la pointe de Nantaux divise. Sous le vent ou au vent. Je passe au vent et c'est la bonne option, je sors rapidement. B1 nous voilà: Le mont de Grange.
De nouveau la même question: cette fois je passe sous le vent. Mauvaise pioche ! Grosse perte de temps, la ressortie n'est pas aisée mais ça fini par le faire.
Notre B2 est aux Carroz. Demi tour !
Je transite bas au-dessus de Les Plagnes mais je ressors sur la face au vent de la brise, avant de reprendre l'influence des faces sud. Thermique très musclé en compagnie de Jean-mi Ara, ma voile se tortille dans tous les sens mais bon, au moins ça monte !
Petit thermique sur le déco de Super-Morzine qui nous permet d'être conforts sur la pointe de Ressachaux.
Il faut maintenant transiter sur Samoëns. La raccroche sous le déco se fait assez bien mais nous sommes maintenant dans la brise et forcément, les thermiques sont vraiment moisis. Ca ne monte pas vite ! La remonté vers les Carroz se fait mi-thermique, mi dynamique.
La B2 est claquée.
Une question: connaissez vous la vallée de Cluses ? Si non, alors vous ne perdez pas grand-chose. C'est moche et très fort en brise. Si oui et qu'en plus vous aussi vous y êtes passés à 3h de l'après-midi en plein juillet, alors vous me comprendrez ! Tout simplement, je hais cette vallée qui s'étend de Cluses à Sallanches ! Rien que d'y passer en voiture, je frissonne ! Les arbres retournés, les lignes HT, les champs anorexiques,... argh ! L'horreur je vous dis !
Et le pire c'est que là, on est obligé d'y aller pour aller raccrocher Orchez (au-dessus de Cluses) et claquer B3 au Pic Marcelly (dont je vais vous parler longuement...) à Mieussy.
Je prends mon courage à deux mains et j'enfonce le second barreaux. Faut au moins ça, parce qu'avec 40 km/h de brise... Je descends à des vitesses/sol que j'avais encore rarement atteints avec ma U4. 10 km/h, faudrait peut-être penser à enfoncer le troisième maintenant. Allez c'est parti !
Enfin, ça raccroche le Mont Orchez ! Ouf, je pense mon calvaire terminé. Tiens, t'as raison !
Le Mont Orchez nous sattelise à +10 et me jette malproprement. Mais bon au moins maintenant je suis haut !
Mais voilà, c'était ne pas compter sur le Marcelly ! Au fur et à mesure de la transition, je vois clairement les feuilles des arbres complètement retournées dans les pentes très raides du Marcelly.
Arrivée dans la pente,voile dans tous les sens, Fermeture côté relief, contre, je me casse de ce coin ! Je me ressaisie, c'est le championnat de France, je ne peux pas aller poser merde quoi ! Ca me ferais bien chier ! Raisonnement complètement con quand on y pense mais bon c'est ça la compète.   
Je m'écarte du relief et décide de prendre le temps qu'il faudra pour remonter en sécurité. Je finis par ressortir au-dessus de la Croix du fameux Marcelly ! Ouf !
C'est surement l'une des seules fois où j'ai réellement eu peur pour ma vie en parapente. Pourtant j'ai beaucoup volé dans des conditions très fortes mais alors là, c'était puissance 10 ! En tout, j'aurai perdu 20 minutes et plus de 30 places dans ce raccrochage. Dur mais c'est comme ça.
A partir de là, le mental n'y est plus. Je suis à la rue et le championnat est bien mal engagé. Faut juste rentrer au goal pour éviter la navette et boucler ces 80 kms.
B4 est au Criou. Un sursaut d'orgueil, du genre: « putain fait chier quoi, je vais pas finir dans les derniers de cette manche de... » me fait tenter une option qui va me faire gagner 15 places. Le Criou est mou, je me jette donc sur le Tuet qui est lui bien réveillé.
La fin de manche n'est plus que du push push au troisième barreaux pour rentrer au Goal des Gets.
Je finis 51 ème de cette manche et je prends 50 minutes dans la tronche par les 1ers, un peu dépité mais c'est le jeu ! Le mental n'était pas là.
Bilan: 6 secours et un pilote décédé (hors compet) au Criou.

Je vais faire court sur le reste.

Le lendemain mardi, une manche est lancée depuis Samoëns. Je décide de me reprendre et d'y aller à fond. Ca commence mal, je fais un start à la rue de chez rue, bloqué dans la stabilité de basse couche. Heureusement, je finis par sortir et rattrape pas mal. Je suis bien énervé. Je re-rentre dans le groupe des 25 premiers. Mais la manche est annulée, fortes turbulences dans un col sous le vent. En même temps, quand on s'y lance, il faut assumer ses choix. Dommage. Cette manche ne comptera donc pas pour le championnat
Bilan: 3 secours.

La dernière manche, je prendrai la décision de ne pas voler. La manche à lieu à Mieussy. Les prévision ne sont pas favorables. Renforcement du vent, annoncé dèjà fort, et développements orageux.
Un gros nuage d'intox flotte au-dessus de nos têtes. Chacun y va de son analyse foireuse... et forcément je me laisse intoxiquer fortement. Je vous promet que la prochaine fois je visse les écouteurs dans les oreilles pour ne rien entendre.
Mais il y a quand même des signes objectifs qui ne sont pas très encourageants. La balise du Salève annonce 60 km/h de sud, un front orageux sur le Léman semble se rapprocher.
Nous serons 30 à rester au sol. Chacun se mordra les doigts ensuite, la manche s'étant dérouler sans réelles encombres (juste Denis Cortella qui fait secours, sans bobo).

Au final, 80ème place française, 96 ème open. C'est pas du joli mais je ferai mieux... l'année prochaine à la Réunion paraît-il. Ou dans une semaine au France jeunes...

Salut salut

Max"

Dernière modification par Max (26-09-2010 15:39:17)