Sujet : Aller Retour Frasne-Champagne.
Y a des jours, on aimerait qu'ils ne finissent pas.... Ce samedi 3 mai fait partie de ceux que j'aimerais voir plus souvent se produire sur Poupet ( à l'exception de quelques décollages arboricoles et de quelques atterrissages cratériformes!)
je décolle donc vers 14 heures, et après quelques hésitations dans la dérive, je me retrouve avec mon nouvel oiseau de course (vous savez, l'aile rouge orange et blanche qui n'arrête pas de remuer les extrémités, un peu comme le milan) à un peu plus de 2000m entre Poupet et Saisenay. Direction Cernans c'est le trou de bleu, direction Champagnole....c'est pas la bonne! Il ne me reste que la direction de Nans sous St Anne, sous le vent du cumulus! Alors là, je me rappelle que les 23 m² de toiles que j'ai au dessus de la tête sont d'un nouveau genre, et je me rappelle aussi un article récent ou un des meilleurs pilotes français disait qu'une aile perf n'a d'intérêt que si elle est exploitée à 100%!
Soit donc, j'attrape le deuxième barreau d'accélérateur après avoir détrimé et comme me l'a appris Simon, je lâche les freins et attrape la base des C.... en attendant le moment ou je prendrai tous sur la G.....
Le cumulus m'arrive dessus comme un TGV, et je cogne dans le thermique. ça monte à 2 500. J'entame alors une série de "j'enroule, je détrime accéléré 2ème barreau, j'enroule, je détrime....., passant même tout droit sous un cumulus un peu trop clair à mon goût, jusqu'à Frasne ou un beau gros joufflu me fais le coup du cumulus Hongrois.:mad:
Je peste, le vario égrène les centaines de mètre et je mets le cap sur le village suivant. Je finis par croiser une ascendance faiblarde dans laquelle je dois me faire violence pour ne pas planter les freins (ça sert à rien, mon oiseau n'aime pas ça où je ne sais pas encore faire). Me voilà donc à essayer de piloter tout en finesse, genre de truc que je ne sais pas faire, en tout cas beaucoup moins bien que d'autres vieux pilotes locaux
Finalement, je remonte petit à petit, et un nouveau cycle semble se mettre en place. Le hic, c'est qu'il se forme là d'où je viens. D'ailleurs, entre là où je suis, et là d'où je viens, c'est une énorme rue qui vient de se reformer, et qui fait dire à ma petite voix intérieure, que s'il y a des jours où l'A-R a un sens à Poupet, ce jour en est un. Je lance un dernier coup d'oeil sur les monts du Jura (ne vais-je pas regretter un nème vol le long des massifs), puis je me laisse absorber par le grand blanc, détrime, pousse le barreau et m'allonge dans la sellette. Le retour se fait peut- être encore plus facilement que l'aller. Les nuages s'ouvrent devant moi au fur et à mesure que j'avance. Je retrouve Gilles qui bataillait depuis un moment dans les basses couches et qui finit par s'en sortir. Je détourne un peu la route en direction de Nans Ss St Anne puis tire droit en direction de petites formations nuageuses, au dessus de saisenay, qui ne tardent pas à prendre belle allure. Une aile tourne au sud de ma position, puis se jette dans le bleu. Boris crois plus à son GPS qu'aux formations nuageuses: il y des jours où je ne regrette pas d'avoir vendu le mien
Je suis malgré tout inquiet de la masse d'air que je vais traverser pour rejoindre le Poupet (Un -6 sur 1 000 m, c'est idéal pour gâcher un beau vol). En fait je passe largement au dessus de combe noire. J'hésite à finir le vol, puis je me souviens qu'une fois posé, la routine reprendra ses droits, alors je décide d'allonger dans la plaine. deux thermiques me remontent à 1 700, je fais encore un 1 500 au dessus de Port lesney, puis je marsouine sur Champagne et essaye même d'allonger jusqu'à Arc et Senans. Cette dernière hésitation me vaudra de me poser au retour dans les méhauts!
tant mieux, j'aime bien marcher un peu sur le retour, ça donne du corps au vol!:cool: