2008: une année difficile pour la ligne droite...

Vous avez aimé? vous en voulez encore? ...moi aussi!

Ainsi donc, hier, je décide de pratiquer le parapente dans son entière dimension. Faut dire que l'absence de pilotes motorisés, c'est très motivant pour attaquer l'ascension du Poupet  avec ses petites jambes. 28,4 Kg, voilà ce que je m'apprête à trimbaler. Si je réussi, je suis bon pour la X-alpes de 2012!
Poupet 3/4 d'heures plus tard, en nage, Pascal et Albert prêts à décoller, et un souffle de tuberculeux en guise de brise. Ben au moins, j'aurai fait du sport! Décollage vers 2hrs et quart. Nous finissons par attraper un thermique avec Pascal, qui nous monte à un peu moins de 2000. La dérive est merdique: en bas, c'est Ouest, après c'est plutôt nord-ouest, et les cums dérivent sud-est! je mets le cap sur Myon, plutôt à l'ouest, en m'inspirant de l'analyse que nous avions faite du vol d'Eric, il y a un mois: masse d'air fraîche du plateau et masse chaude de la plaine qui donne une brise plus ou moins ascendante axée ouest en basse couche. Surtout ne pas se laisser partir trop sur le plateau, et ne pas se jeter dans la masse chaude de la plaine. Surfer la vague quoi. Du coup j'ai l'impression de voler vent de face, malgré mon oiseau de course qui semble manquer de souffle par moment. Je retrouve une ascendance à l'ouest de Myon. Je rame dedans, remonte vers 1700, puis je tire sur Cussey sur Lison. Si je pose, j'en ai pour trois heures de marche. Entre Cusey et Chatillon, sa bouge dans tous les sens. Je râle. Je trime un peu puis laisse l'aile naviguer. Elle part sur le plateau au nord Ouest de Cussey et trouve le thermique. Je remonte vers 1800 puis met le cap sur Cademène. La transition est laborieuse. Je tombe, j'avance pas!! je pers mon temps dans des petits trucs à la con qui vont même pas dans le bon sens, et pour ne rien arranger, le voile me rattrape! Je repars en ligne droite, et là je prends enfin un vrai thermique qui me remonte à 1900. Pendant la montée, je regarde les cums se former et disparaître, histoire de me faire une idée de la prochaine étape. ça marche pas trop mal. Après un ascendance sur Scey meisière, je tire droit sur Ornans. ça glisse pas. devant, une rue de cum s'est formée, qui remonte jusqu' à Mouthier Haute pierre. J'enfonce l'accélérateur et me jure de ne pas le relâcher tant que je ne suis pas dans un vrai thermique. Je rentre dans une vrai ascendance au dessus de la combe de Bois sur roche, en direction de Montgesoye, et là la question n'est plus comment monter, mais comment descendre!! La Xp n'est pas faite pour descendre, c'est le moins qu'on puisse dire. Les oreilles accélérée, j'aime pas du tout, ça part dans tous les sens, alors je relâche et sors quand même du nuage. Je prends quelques minutes pour retrouver mes esprits, perds 300 m. Bon, retourner sous la base, remonter pas trop et attaquer la transition. Oui mais où? vers le Nord, c'est du bleu avec des déchets de cum, donc faut rester sous le système axée sur Pontarlier. Je trace donc dans cette direction jusqu'après Mouthier Ht P. Il faut croire que quelque chose à ce moment a déconné dans ma motivation (légendaire) parce que après quelques mn de transition, et de nombreuses hésitations, j'ai fini par opter pour un placement au sud du système,  au soleil, mais dans le bleu, ce qui est toujours une belle connerie! Ais-je eu peur d'une dégradation orageuse, n'ais-je pas cru à ce qui semblait s'ouvrir devant moi (un direct sur le mont d'Or puis une descente sur les Rousses, je vous laisse regarder sur une carte...) j'ai fini par me laisser influencer par les belle prairies au soleil de Bians les usiers et la carrière de Chaffois. Rien, sinon des miettes de thermique comme il y en a toujours à proximité d'une grosse zone active. Je glisse donc en direction de St Colombe, et après un dernier 0,5, je laisse tomber et repars en direction de Chaffois pour gagner quelques kilomètres sur le retour?
Je pose au milieu d'une tourbière. Vous savez ce que c'est une tourbière? C'est mou, c'est humide, c'est plein de ruisseaux et certains disent qu'on peut même y trouver des crocodiles!
Ce que je sais, c'est que devant l'évidence d'un ruisseau qui m'obligeait à faire demi tour, je me suis retrouvé en caleçon, avec mon aile sur la tête et de l'eau jusqu'aux c.....
Imaginez une paire de fesses bien blanche au milieu de nul part, avec l'agriculteur un peu plus loin sur son tracteur des années 30. Ceux d'entre vous qui ont vu "délivrance"comprendront mon angoisse!
Gloire et décadence. Toute la vie résumé en un vol, quoi!