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Sujet : Voler : Le plus beau loisir du monde !

En tant qu'administrateur du forum, je voulais lancer le premier un récit de vol...
Fallait-il encore voler pour ça ! Et ce n'est pas ce vendredi matin que ça m'était prédestiné...
Beau temps, peu (pas ?) de vent... Une journée superbe se profile. Superbe ? Bon, allez, j'me décide... Aujourd'hui, je vole ! Mais où ? Poupet ? Pourquoi pas...
Mail matinal d'Agnès : marais barométrique, pas de vent... Poupet en cavale à Echevannes...
Echevannes ? Ha ouai ! Super idée pour aujourd'hui ! Vite, via-michelin... Merde... 3 heures de route (ou presque). Pas glop...
Bon, seconde option : La certenue. C'est en fait un site de vol Nord-Est sur lequel j'ai fait mes débuts en autonome. Il est situé pas loin de chez mes parents, entre Le Creusot et Autun grosso-modo.
J'appelle Josette, une pilote locale souvent présente sur les sites ce genre de journée. Elle me confirme qu'elle sera à la Certenue à midi. Midi, midi... Mouai, l'heure tourne et il est 11h30. Avec 1h30 de route, évidemment je n'y serais pas.
Bon, j'me bouge. Je sors acheter un morceau de pain et régime sandwich en vue. Après tout j'ai pas encore beaucoup voler depuis le début de saison et l'occasion se précise ! Motiver !
Merde, v'la aut'chose ! C'est sud-est à Mâcon alors que c'était nord-est ce matin. Pfff... En plus ça a vraiment l'air stable... Tant de kilomètre pour faire un plouf ? bof... nan...
Je rentre et je mange mon sandwich en ruminant plus mes idées que mon repas ! Mouai, mais nan, ça va pas l'faire... Déjà si ça vole ça sera bien. Alors si ça plouf, pfff...
J'appelle Josette : répondeur. Je lui dis que j'hésite à venir, qu'ici c'est sud-est, que je vais me décider dans le sminutes qui viennent...
L'heure passe. Il est maintenant 13h largement passé. Soudain, je commence à me poser les bonnes questions :
. Qu'aurais-je fait dans les mêmes conditions il y a 2 ou même 3 ans de ça (lorsque je volais beaucoup plus) ?
. De toute manière, samedi c'est sud-ouest fort et dimanche pluie. Si ça vole c'ets aujourd'hui ou jamais.
. Je dois passer dans tout les cas chez mes parents pour récupérer le lit qui se monte dans la voiture et leur dire bonjour
. Et en plus, j'ai envie de voler...
Avec ces nouvelles données dans l'équation, 1 minute 30 plus tard, la voiture était chargée et je partais pour ce site de La Certenue.
J'arrive à l'atterro et 2 pilotes partent juste dans une voiture. Je m'incruste. Au déco, la brise est faible. Peut être légèrement Est mais ça va. Plutôt pas mal dedans. Par contre, ça sent le plouf. Moss qui m'avait déjà récupéré à 50 km d'ici (à vol d'oiseau sinon ça serait trop facile) quelques années en arrière dit qu'il faut me suivre. Je réponds qu'aujourd'hui ça n'est peut être pas une bonne idée... Manque d'expérience et de toute manière ça semble plutôt bien parti pour un plouf. Mais bon, je m'en fou... Je suis heureux d'être là, sur ce site que je n'ai pas fréquenté depuis un moment et heureux de pouvoir voler.
La bouffe de face arrive, je gonfle et décolle. Je pars sur la droite, face à cette faible brise. Je suis suivi des 2 autres pilotes. Ca monte... euh nan... CA MONTE !!!!! Mais oui, non de dieu ! Ce n'est pas qu'un simple petit bip de vario, ça monte réellement ! Bon, pas fort... On est dans le moins de 1 m/s et ça se laisse pas faire. Mais globalement ça monte. Je m'accroche. Un des deux pilotes s'accroche beaucoup moins et pour lui, le vol est joué... Direction l'atterro. Le second s'accroche plus et même me montre le chemin d'un meilleur thermique. Le vol est pas gagné, on se maintient dans les hauteurs du déco. Finalement il se fait descendre et direction l'atterro. Moi, je reste dans cette zone plutôt favorable dans laquelle on peut espérer gagner 50 mètres après s'être durement battu 5 minutes. Mais finalement je sors du relief. Je continue à travailler divers zones ascendantes jusqu'à 900m. (le déco est à 650). Là, ça devient un peu plus difficile et mouvementé. Mais après 50 m. de bagarre, ça repart ! De mètre/seconde en mètre/seconde (le vario tourne souvent à 0,2 et ne dépasse que très rarement le 1m/s) je finis par m'extirper du relief. J'aime la plaine pour ça ! Dès que ça monte, on domine facilement le monde ! On se retrouve largement au-dessus de tout. C'est ainsi que j'approche les 1600m. Le point culminant dans les alentours doit guère dépasser les 800m ! On voit des choses à cette altitude : Uchon (site touristique justement dans les 800m), la vallée du Mesvrin bien humide par endroit, la carrière de Marmagne et les étangs du plateau d'Antuilly. Un peu plus loin, les étangs de la Sorme et celui de Torcy avec la ville du Creusot. Un panorama sur les environs absolument unique ! C'est là qu'on est heureux. Qu'on se rend compte que ce sport est fabuleux et qu'on a beaucoup de chance de le pratiquer. Puis en cross, c'est plusieurs panoramiques que l'on s'offre... Mais là, le cross, je sens que ça va être dur. Il a déjà fallu se battre avec une masse d'air difficile à chauffer pour monter jusqu'ici... Je tente une traversée de la vallée (le mot vallée pourrait faire sourir plus d'un montagnard !) sur une coupe dans une forêt. Si ça l'fait, l'endroit choisi devrait être intéressant. Mais de toute évidence, je m'enfonce inoxérablement dans la masse d'air. Demi-tour : il s'agit de pouvoir rentrer à l'atterro maintenant. Me voilà au-dessus de l'atterro et finalement avec encore un peu de marge. Je suis à 600m. et l'atterro est environ 200 m. plus bas. Je zone dans les endroits ou ça peut chauffer plus qu'ailleurs. Au-dessus de la ferme et de ses grands toits par exemple. Bingo ! Ca marche ! Me voilà de nouveau dans un dure bataille avec les mètres/seconde. 900. Première altitude de blocage. Là encore, ça bloque. Mais ce nouveau gain me permets de revenir sur le déco et de le survoler. Mes collègues de vol du jour et d'autres pilotes (dont Josette en retour d'une petite ballade elle aussi) sont sur le déco. La tentation est grande de reposer ici. Ainsi la boucle est bouclée...
Je pose heureux ! La banane comme on dit dans le milieu !
Le parapente est vraiment un sport fabuleusement merveilleux ! Jamais plus je ne me poserais des questions stupides de ce genre et dès que ça vole et que j'en aurais la possibilité (physique et technique) j'irais tenter ma chance ! Je ne pourrais jamais me passer des si beaux panoramas ! Les points de vue qui attirent les touristes au sommet des collines ne vaudront jamais un tel vol !

Manu