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Sujet : ce n'est pas l'armure qui fait le héro...

C'est l'homme qui est dedans!
Vous êtes allés voir "Iron man"? Moi, pas encore. Mais comme j'ai poussé avec les comics Marvel, c'est sur que l'affiche m'a interpellé. Quel rapport avec le vol libre? ben j'ai eu une petite pensée comme ça, ce soir, en voyant planer la banane délavée de PP au dessus de la croix Merin. Mais revenons quelques heures en arrière.
13hr30 donc, Au déco Nord, avec une jolie brise, quelques barbules et des cums un peu fous qui s'amoncellent  sur le haut jura. Qu'est-ce qu'on va bien pouvoir faire aujourd'hui qui n'a pas déjà été fait? J'étalle ma XP sur le déco, Boris et Gilles préparent leur Avax, Roudoudou me surveille d'un oeil en ouvrant son sac et PP déplie son antiquité après avoir revêtu sa superbe combinaison du championnat de France du siècle dernier.
"t'as un projet, aujourd'hui, Rodolphe?"
"avec un sourire carnassier, il me répond:"Ouai, te suivre". Mon dieu que d'honneur. "Heu, t'as une vrai aile, pour ça"? J'peux pas m'empêcher, c'est plus fort que moi!
Je décolle, vire à droite, enquille le Dafois, combe noire et Hop, 1300. Une Advance tourne entre ivrey et By. Elle monte bien, je pars dans sa direction et attrape le thermique. 2200 de plaf. ça commence bien. En bas, ils s'agitent, on a déjà presque un thermique d'écart. J'vais encore tout faire tout seul! Avec la formation sur le plateau et les premiers cums en plaine, je n'hésite pas longtemps. Je fonce direction port Lesney. Je retrouve une ascendance en basculant sur la plaine. Dans les premiers tours, j'aperçois Deux ailes qui foncent dans ma direction. Ben, ils ont pas chaumé, les oiseaux. Je m'applique: pas question qu'ils me rattrapent. Je vole mal quand je suis plus que tout seul! Direction le gros joufflu au milieu de la plaine, au dessus de Chissey sur Loue. Transition laborieuse, le vario qui devient tout blanc (-7). C'est quoi ces conditions de merde. Au fur et à mesure que j'avance, je sens mon moral qui fond. Derrière, Boris et Roudoudou cueillent les pâquerettes sur Cramans. Pascal assure entre eux et moi, un planeur le rejoint. J'ai enfin trouvé l'ascendance, mais je suis pas sur d'être vraiment au bon endroit. Je mets un certain temps à trouver le coeur du thermique. Le mien est un peu chagrin et j'ai bien du mal à me détendre. Gilles arrive dans le sillage de Pascal. Moi je suis enfin au plaf. Le planeur file sur la forêt de Chaux. Je le suis. C'est la meilleure partie du vol. Les cumulus sont généreux, ils disent pas de conneries: Viens ici, ça monte! et ça monte. Voler en ligne droite sous les barbules. c'est le pied. Derrière, Rodolphe et Boris ont pris un coup de pied au cul phénoménal car ils ont rattrapé Pascal et Gilles. Moi j'arrive au bout de la rue. à ma gauche il y a la vieille loye et dans le prolongement, deux beaux joufflus. Un instant, je commence à croire qu'on va passer de l'autre côté de la forêt. Je m'avance, mais soudain pris d'un doute, je me retourne et vois mes quatre poursuivants en formation. C'est beau, on dirait un championnat du monde. Je suis devant, c'est moi le meilleur!
Sauf que je sais pas quoi faire. Alors je fais demi tour. Je vais les rejoindre, remonter à leur hauteur, et les féliciter pour leur courage et... à non, je suis beaucoup plus bas en fait. Le nuage se désagrège, ça tombe. M'enfin!!
Ils passent au dessus de moi sans même me saluer (les ingrats). Puisque c'est comme ça, je rentre! Na. Retour à Chissey ou je refais le plein, puis feu. Avec mon avion, pas de problème! Par contre, les p'tits là bas, ils sont mal: tout s'effondre. Ils vont devoir rentrer à pied. Parfois, ce qui est difficile à vivre quand on atteint les sommets de son art, c'est le sentiment de solitude. wink
La dégueulante aussi est difficile à vivre. Celle qui m'accompagne depuis un moment me mine le moral. Port Lesney à ma gauche, Mouchard à ma droite, pas de doute, je dois être exactement là où il faut pas. Trop tard. Je me fais secouer dans tous les sens! Raide comme une barre à mine, je n'arrive pas à me détendre. Cette fin de vol est un calvaire. Du coup le petit bip sur Méhaut n'aura pas mes honneurs et je pose vent de cul.
Je me retourne et scrute le bleu. Personne.Il n'y a plus de cums en plaine. Je replie tranquillement, refais mon vol en évitant quelques erreurs, et si j'avais fait comme ça, et si j'étais passé par là, et c'est quoi cette aile derrière les arbres?! Ah ben tiens, une gradient! C'est Boris.
Tout à coup je me sens moins seul, tiens! Surtout qu'il arrive plus haut que moi, et qu'il a tourné plus loin que moi. Puis je trouve l'argument: oui, mais moi, je suis allé beaucoup plus vite! Je suis donc bien le meilleur, Na!
Je vous passe le retour à Poupet pour rechercher la voiture, le chien et ma fille. Puis la descente, le retour sur St thieb pour reprendre l'aile, et cette vision. Un truc clair, plutôt allongé, vouté, avec un pilote dessous qui ne semble pas installé dans une sellette de dernière génération, mais qui a l'air particulièrement détendu, genre fin de vol avec le sentiment d'avoir réussi sa journée. de plus près, cette aile est jaune avec une ligne noire.
Elle viens de la plaine aussi, après avoir fait un large détour sur le relais de Mesnay, puis la côte avant le plané final jsuqu'à St thiébaud.
Et c'est là que me revient la petite phrase qui traîne sur les affiches d'Iron man:
Ce n'est pas l'aile qui fait le vol, mais le pilote qui est dessous!

Quand t'as un p'tit moteur, tu cours pas les 24hr du Mans, mais tu peux quand même partir en vacances au bord de la mer!

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Re : ce n'est pas l'armure qui fait le héro...

Pour le moment moi c'est même pas encore ça c'est la personne qui est d el'autre coté de la radio qui fait le Vol.... enfin de moins en moins quand même.
Beau récit de vol, on en redemande.

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Dans vol libre y a vol, un point c'est tout !