Week-end Vannerie dans les Vosges

Et oui,  il faut savoir se sacrifier pour le bonheur de son entourage afin de préserver la paisibilité rassurante de la cellule familiale ( pour Charles, c'est du chinois, je sais). C'est pourquoi Joce, Gil et moi-même avons décidé d'accompagner nos femmes à un stage de 3 jours de vannerie dans les Vosges afin de prendre en charge les enfants (enfin pas pour moi, pas beaucoup pour Joce et presque pas pour Gil). Donc Vendredi, après ma journée de travail qui s'est terminé vers 12H30 du coté de Lure (et oui faut savoir s'organiser), avec Joce nous nous acquittons avec brio des taches ménagères ( les courses) et pour occuper les enfants décidons d'organiser une visite touristique des Vosges hautsaonoises  en passant avec dédain au pied de sites dit "de vol" ou le vent est soit trop faible, soit trop fort et jamais dans la bonne direction. Mais qu'importe on est pas là pour ça ! Bref après une exploration minutieuse de la région, grace au GPS de Joce, sur des routes qui se prolonge par des GR et ce, en camping car, nous rejoignons nos femmes qui s'adonnent à leur nouvelle passion dans un gite, à Fresse, au pied du Ballon de Servance. Là, des hollandais nous racontent avoir vu trois parapentes voler sur le Mont de Vanne juste au dessus du gite.  Mais qu'importe on est pas là pour ça ! Et puis il faut trouver un endroit pour installer les camping car ce soir.... et si on allait voir du coté de ce sommet ? Il y a bien un décollage et l'endroit nous permet de faire connaissance avec quelques parapentistes locaux qui viennent récupérer leur véhicule. Ils nous racontent leur petit vol du soir, mais qu'importe on est pas là pour ça ! Mais nous échangeons quand même nos numéros de téléphone.
Le lendemain, l'activité vannerie reprend, les corvées quotidiennes aussi, acheter le pain,... enfin acheter le pain quoi. Puis Joce trouve que le parking du gite est très bien pour laisser son camping car et que ses filles (très autonomes) vont trouver à s'occuper facilement autour du gite. Et comme Jeanne se découvre elle aussi une passion pour les paniers, nous voilà donc tous les trois repartis par désœuvrement pour l'explorations des Vosges. En route pour les hauts de Bélué, lieu que nos nouveaux amis de la veille nous ont conseillé de visiter. Vent travers, gouttes de pluies sur un décollage sauvage, finalement nous préférons les framboises, elles aussi, sauvages. Mais qu'importe on est pas là pour ça ! Coup de fil aux parapentistes hautsaonois, pour leur éviter un déplacement inutile, mais il nous propose de les rejoindre sur le site du Menil. Bon, par politesse, on se permet un petit écart de conduite pour découvrir un petit site sympa sur lequel on enroule quelques thermiques que génèrent les champs fauchés malgré le peu de soleil qui filtre à travers les nuages. Puis retour à Fresse pour un repas conférence sur la vannerie, conférence à laquelle mes confrères chargés de famille n'ont pu à leur grand désarroi assisté en totalité.
Dimanche arrive, grand ciel bleu, la chaleur se fait sentir dès le matin, les apprentis vanneurs partent en rando à la découverte des végétaux de la région, le léger vent d'est prévu est bien là. Et Là on craque, on était pas là pour ça mais bon... en route pour Le Drumont. 
Vers 11H30 on arrive derrière le Drumont, il y a déjà des grappes de parapentes 300 - 400 m au dessus. On est pas habitué aux sites Est par chez nous. A la louche 70 parapentes en l'air autant étalés sur la pente herbeuse... ça promet. Un casse-croute et nous voilà en l'air. C'est un peu folklorique, faut ouvrir l'oeil, heureusement on arrive tous les trois à se hisser assez rapidement en haut de la grappe. La visibilité est excellente, la vue sur les vosges, la Forêt Noire et les Alpes magnifique. Joce annonce à la radio, qu'il part devant direction le Treh, moi je préfère assurer le plafond avant de partir. Nous traversons la vallée, Joce ne raccroche pas et pose à l'attero du Markstein. Ma centaine de metres de plus au départ me permet de me refaire pour rejoindre les quelques ailes qui enroulent au dessus du Treh, c'est plus calme qu' au Drumont, pourtant il y a une quantité d'ailes dépliées sur le déco, c'est louche! Effectivement tout d'un coup c'est l'affolement, ça décolle de partout et me revoilà rattraper par cette meute, qui dans un mouvement d'ensemble migre vers un point invisible tel un essaim en quête d'une nouvelle ruche. J'ai enfin compris, il y a une compétition. Je fuis vers le grand Ballon en ligne droite et j'arrive à la lisière de la plaine d'Alsace, pas beaucoup d'autres solutions que de faire demi tour à la rencontre de l'essaim. Retour au Treh, Joce m'informe qu'il s'apprête à reprendre son vol après cette interruption intempestive. Je le devine un peu énervé, et je m'attends à tout. Pendant ce temps je refais le plafond vers 1850 m et j’entame le retour vers le Drumont, que je rejoints un peu bas et dans un mauvais cycle, je me retrouve donc dans l'impossibilité de reposé au déco, et termine mon superbe vol dans la vallée. Joce décidé à ne pas faire moins bien en profite pour raccrocher le Drumont et part en direction du Ballon de Servance avec l'idée de rentrer au gite de Fresse, après deux plafonds à plus de 2000, il parcourt plus de la moitié de la route et pose dans le fond de la vallée de l'Ognon. Je retrouve Gil à la voiture, sans téléphone ni radio, il a préféré voler sur les monts proches du Drumont pour assurer la repose au sommet. Sur la route du retour, nous retrouvons non sans mal notre aventurier, et jurons autour d'un demi bien frais que nous sommes près à signer une nouvelle fois pour un stage de vannerie.