Sujet : Les Alpes, la pure sensation des grands cross !
Un peu d'écriture (pour moi) et de lecture vu qu'il fait un temps pourri. Volons par procuration !
Le dimanche 17 avril fût l'un de mes plus beau vol, 180 kms sur un itinéraire classique des Alpes (en triangle plat) c'est vrai, mais un vol comme ça reste toujours gravé !
La veille fût déjà une belle journée avec un décollage matinal de St Marcel, 25 kms au Nord de St Hil. Mais j'ai été victime comme rarement je l'ai été de la fatigue durant ce vol de 125 kms. Après seulement 3h de vol, je sentais déjà mon mental en déclin la faute à plusieurs facteurs:
- Mon lest qui s'est décrocher de la poche sous ma sellette et qui s'est baladée le restant du vol au fond du cocon, rendant les appuis sellettes nuls et l'accélérateur dur à utiliser...
- 2 semaines d'exams qui ont mit a mal mes heures de sommeil
- et la découverte de ma U6 en conditions ma foi assez fortes
J'ai tout de même pu réussir la transition de la Chartreuse sur le Vercors, au-dessus de Grenoble, que je n'avais pas encore eu l'occasion d'essayer. Pas grand-chose de compliqué si ce n'est le raccrochage sur une falaise un peu léchée par la brise de vallée naissante (la transition doit s'effectuer tôt dans ce sens).
Puis s'est suivie une cavalcade sur les faces est vertacomicoriennes (si si je vous assure, un habitant du Vercors n'est pas un Vercoriens mais un Vertacomicorien ), en passant le Mont Aiguille, et en poussant jusqu'au col du Rousset. Je décidai ensuite de remonter au Nord mais le manque de plaf (face au vent du nord), la fatigue et l'envie de pisser me dissuadèrent de retraverser Grenoble. J'allai donc me poser à Lans-en-Vercors, enroulant une déguelante sur 1000m d'amplitude... Oui vous avez le droit de hurler, et je n'ai pas préciser qu'il n'était que 15h30... La récupe fut dantesque: marche, voiture, tramway, bus,... Guigui et Charles ont fini par me récupérer au bord de l'épuisement... à un truc genre 20h... 5h de vol + 4h30 de recup = dur !
Le soir, je retrouve Honorin (194 kms ce jour) et John (180 je crois mais il a grillé la ZIT de Grenoble au retour). Nous voulons faire mieux ! Les conditions s'annoncent de nouveaux excellentes et nous décidons d'un décollage de St Marcel de nouveau le lendemain, ayant en tête un aller-retour de 260 kms.
7h30 de sommeil plus tard, debout et nous voilà déjà en route vers St Marcel. Les grands cross demandent d'être matinal, le timing est ultra important.
9h40, nous sommes sur le site, on se prépare doucement tous les trois. A 10h10, une foule de parapentiste arrive, ouch vite barrons nous !
10h20 j'ouvre le bal, une buse monte bien. Un 2m/s m'accueille chaleureusement... nous sommes en retard ! J'attend que mes deux compagnons décollent et nous partons faire une branche vers le nord pour assurer le bouclage... puis feu au sud !
Nous avançons le stabilo collé dans le relief, à quelques centimètres des branches qui dépassent pour profiter au mieux des thermiques matinaux collés au caillou et de la brise. Erreur de pilotage interdite sinon c'est les arbres !
Notre cheminement se passe bien... au début mais vite ça commence à sentir le moisi. Les appuis sont fuyants et éphémères, les crêtes sur lesquelles nous naviguons sont bien trop boisées et la masse d'air pas encore bien réveillée... Un seul objectif, survivre jusqu'à St Hil. Gros point bas aux alentours des 600m (le plateau sous nous et à 450m et descend progressivement vers la vallée à 300m), toujours stab dans les feuilles et la pente plutôt... plate à cette altitude !
Heureusement on arrive prêt d'une combe que je connais bien. Je reprend 100m dans la brise sur la face sud:700m...
Les premières falaises de St Hil sont en vue, je file m'y réfugier. J'y arrive de nouveau très bas, à la limite de frontière forêt/falaise mais ça le fait. J'entame une série de huit prêt de la cascade où je remonte pratiquement niveau crête. Je me crois alors sauvé. Je connais le coin cette fois.Mais je fais erreur, rien ne marche comme d'habitude aujourd'hui... et je suis surtout très bête de ne pas avoir noté que ce début de vol est difficile ! Parce qu'en fait du vent de sud rentre et stabilise la masse d'air !
Je perd pratiquement une heure à survivre dans les basses couches, voyant la compète me débouler dessus (c'est-à-dire 100 pilotes quand même) au pire moment, à la limite de faire demi tour pour aller chercher la voiture. Je file bas sous Château Nardent où je trouve enfin le thermique salvateur qui me permet de transiter sur la crête du fort St Eynard à 12h.
Et c'est ici que le vol prend une toute autre dimension. Les basses couches sont un vieux souvenir maintenant et la crête du St Eynard m'offre de gros varios. Honorin est à la Bastille et ne va pas tarder à faire demi-tour, je croise John 700m au-dessus de moi qui en revient. Je décide de faire demi-tour pour tenter de le rattraper. Cap au nord, le sud et la stabilité de basse couche ne nous invitent pas à traverser sur le Vercors aujourd'hui, tant pis pour le 260 !
Je suis taquet sous la voile, cette crête est bien turbulente et la confiance en U6 est encore toute jeune.
Le cheminement le long des faces Est de Chartreuse, de la Dent de Crolles au Granier, est on ne peut plus classique et généreux: du bon +5 bien turbulent en ligne droite. J'accélère un peu mais je ne suis pas encore très efficace dans cette masse d'air très active et un peu près du relief à mon goût..
Un bon 4m/s m'attend au Granier pour un plaf à 2510. John est déjà parti pour la transition de 12 kms direction les Bauges. Je suis en compagnie d'une Eris et d'une Avax que je mystifie avec l'U6. Ils raccrochent sous la Savoyarde, j'arrive avant eux et plus haut que la crête, je fais deux tours et me jette illico sur la pointe de la Gallopaz. Un peu de soaring et un gros thermique me sort à 6m/s à 2500m. John est en vue et cavale devant.
Je commence à bien me sentir sous la voile, je sors le barreau. Ca dépote et j'approche les 60km/h à fond de prmier barreau.
Nouveau thermique à 6m/s au mont de la Buffaz puis j'avance en confluence vers le Colombier, direction le Trélod et le Charbon. 4 tours au Trélod. John est bas, il oblique vers le Roc des Boeufs.
Je fais de même, cette option est moins risquée pour transiter sur Planfait avec un appui plus rapide dans la brise.
2200 au RDB, transition de 10 bornes au-dessus du lac d'Annecy toujours aussi magique, suite à laquelle nous raccrochons Planfait.
Le thermique des Dents de Lanfont est généreux et turbulent. 1300m de gain avec de beaux instantanés à 7/8m/s.
2400 nous transitons plumes dans plumes avec John au Parmelan. Nous sommes bien contré par du Nord, qui je le pensais étais plus de la brise... Mais une fois dans les falaises, ça pompe des briques !!
Nous avançons jusqu'à Sous-Dine... et là se pose la question du retour ! John me demande ce que je pense de faire demi-tour maintenant. Il est 15h20, nous craignons encore du sud sur le retour, nous avons 70 kms pour rentrer, et surtout nous avons peur d'une fin de journée un peu rapide au vu des jours précédents... Demi-tour !
Nous optimisons un placement en confluence derrière le Veyrier où je vois la U6 de John se faire tordre. Dire qu'elle doit faire pareil au-dessus de ma tronche... tant pis, allez deuxième barreau, on est haut !
Après 17 bornes de vol droit (ouais cool les 2 lignes !!), nous raccrochons le Roc des Boeufs !
Le plein de fait en trois temps sur cette montagne souvent. Un premier petit plein pour passer la 1ère ligne HT, un deuxième pour passer la seconde ligne HT et un troisième pour le nuage !
Transition de 12 bornes pour raccrocher le Margériaz. Nous sommes déjà presque à la fin du vol, encore 2 thermiques quoi... Nous avons vu notre timing de retour beaucoup beaucoup beaucoup trop large et nous allons gâcher la fin de journée...
Le Margériaz est à l'ombre mais un thermique part et nous permet un plaf à 2300m pour aller chercher le monstre normalement classé toutes catégories des Bauges: le thermique de la face SW du Margériaz ! Il est bien là, à 7m/s, il est 16h 40 ! 2500m...
Nous pourrions entamer notre plané final dès maintenant mais nous allons chercher un "thermique de confort" sous un beau nuage au-dessus du mont Peney, un peu au Sud-est de la croix du Nivolet. 2300...
"Et c'est le glide final !!!"
Nous finissons par un long plané de pratiquement 20 bornes direction le déco de St Marcel, plume dans plume, John mitraillant ma voile de photos ! Superbe et très sympa de conclure ce vol en duo de U6 !
Honorin qui n'a pas réussi à recoller galère dans l'ombre au Margériaz mais connaissant le gars, on sait qu'il va s'en sortir ! On l'encourage à la radio.
Ce dernier plané est sans suspens et nous arrivons facilement à 3 kms du déco pour le valider en triangle CFD. Cool !!
Après le posé, nous regardons le ciel encore pavé de tablettes de cums, John, Honorin et moi, un peu déçus de ne pas avoir utilisé les heures de convection à fond. Il est 17h20, des pilotes rentreront encore après 19h. Ce qui porte à 3h mon gachi personnel de soleil. Mais bon rien ne peut ternir la joie d'un si beau vol, 178kms pour moi, mon deuxième plus long, en 7h.
De plus, il me manquait encore quelques heures de vol sous ma belle U6 pour être à 100%. L'objectif de ce week-end était clairement de la prendre en main en grosses conditions même si je rêvais secrètement à un 200 kms... que je ferai tout pour passer cette année !
13 h de vol en deux vols, plutôt pas mal pour une prise en main ! (18h en trois vol avec mon parcours du mardi qui suivait à Poupet).
La prochaine fois 200 patates ou rien !
Dernière modification par Max (28-04-2011 22:50:25)